mercredi 14 janvier 2009

De retour à Mendoza!!

Bonjour à tous,

Hé oui, nous voilà de retour à Mendoza! Outch! Toute une sortie... Nous n'avions pas connu de journée aussi pénible que ces deux jours de marche forcée pour rallier la sortie du Parc national de l'Aconcagua!!! Et croyez-moi, jamais mes pieds n'ont autant souffert! D'aucune randonnée, trek ou autres sorties, mes pieds n'avaient connu l'enfer des ampoules et des meurtrissures laissées par ces chemins de pierres...

Pour ceux qui nous ont entendus à Tag le jour de notre sortie, dites-vous que nous en étions seulement à la moitié du parcours... Ouf! Nous étions partis vers 10h30 am et les derniers sont arrivés vers 8h30 pm au camp de Pampa Lenas! Nous avions tous les pieds en feu de ce 28 km à travers des sentiers de roches... Inutile de vous dire qu'on était encore bien loin de la vision romantique du début. Nos pieds et nos chevilles devant être en constante alerte au travers de ce long sentier de retour. Comme le disent si bien nos amis anglophones, ce fût une journée "Brutale"! Nous avons à peine eu la force de monter nos tentes et d'avaler ce copieux repas (ravioli avec huile d'olive et parmesan!). Personne n'a trouvé la force de redire sur son assiette et nous sommes tous repartis vers notre lit, car demain nous devons être prêts pour 8h am, petit déjeuner engloutit et tente démontée.

Il est 8h04 am, heure à laquelle nous nous remettons en route. À l'horaire: 4h de marche seulement (les pieds encore douloureux de la marche d'hier!). Toujours ce même sentier de pierres à travers les montagnes, outch! Cette fois, nos pieds n'en peuvent plus et nous le font cruellement savoir! Ce n'est qu'avec entêtement que nous poursuivons le chemin qui nous ramène peu à peu (trop, beaucoup trop lentement) vers la civilisation. Soudain, au moment même où nous perdions espoir, apparaissent devant nous les arbres, les arbres annoncant notre arrivée imminente vers la civilisation!!! Il est là devant nous, à 300 m environ, l'autobus qui nous ramènera à Mendoza! Ce fût le plus long 300 m de ma vie...
...

Waow! Je viens de pouvoir enfin lire tous ces messages... Ouf!!! J'en ai eu les larmes aux yeux, que d'émotions vous avez partagés avec nous!!! Nous sommes tous très émus de voir tant d'amour dans vos paroles et vos mots de réconfort. S'il y a un message à retenir de toute cette aventure, je crois est sans contre-dit qu'il en est un d'amour profond, celui de la vie! Donnez, donnez aussi généreusement, un don pour la vie pour ceux qui en ont tant besoin...

Un merci tout spécial à Lorraine, ma conjointe qui m'a supporté autant virtuellement qu'oralement au moment où j'en ai eu le plus besoin, à Sarah & Noémie qui ont suivi leur papa sur les pentes de ce colosse de pierres, à mon père, ma mère, mes soeurs et mon frère pour leurs mots d'encouragement et de réconfort, à ma tante Gertie, ma plus fidèle lectrice, à mon fidèle ami Stéphane Blais (et Andrée-Lynn, bien sûr!), Bear, Caro & Thomas et tous ceux que j'aurais pu oublier et très certainement les autres...

Un merci tout aussi spécial à mon ami et compagnon dans cette aventure, notre reporter Martin Poirier et bien sûr, incontestablement, votre complice et animateur Jean-Francois Chevrier de Tag Radio...

Finalement, je ne saurais passer sous silence nos nombreux commanditaires que vous retrouverez sur notre site www.aconcagua2009.com. Et tout spécialement: GlobalStar Canada & CDM construction (M. Claude Montreuil) sans qui nous n'aurions pas pu vous tenir en haleine si longtemps et d'aussi loin...

Sans oublier tous ceux qui sont atteints de cette terrible maladie... Merci de votre courage!!!

MERCI!!!

Stéphane Morin
Chef d'équipe

lundi 12 janvier 2009

La vie au camp de base! 11 janvier 2009

Bonjour à tous,

Mes derniers jours au camp de base ont certainement été parmi les plus longues journées de ma vie. Je suis un homme d’action qui est constamment en mouvement et là je me retrouve prisonnier du camp de base à 4200 m d’altitude. Chaque jour, je vois des gens partir vers les camps supérieurs et je me dis que j’aimerais donc pouvoir partir avec eux. Je me sens très frustré par moments d’être pris ici et de ne pas pouvoir repartir vers les hauteurs de cette montagne. Je la regarde juste devant moi, si prêt, pourtant il demeure inaccessible. Nous passons le temps en jouant aux cartes ( je déteste les cartes), en écrivant et en faisant du lavage. Si l’aventure n’est pas tout a fais terminé pour le moment, nous avons tous très hâte de rentrer à Mendoza pour profiter du confort de la ville, pour ma part j’ai surtout très hâte de retrouver les miens.

Stéphane
Chef d'équipe,
Équipe ModeXP



La vie au camp de base,

Lundi dernier j’apprenais que je ne pouvais continuer l’ascension de l’Aconcagua. Après être remonté au camp I pour le premier carry je passais voir le médecin au camp de base pour qu’il m’annonce, après quelques minutes, que j’étais atteint du mal aigu des montagnes, sur une échelle de sept j’étais à cinq; donc pas question de poursuivre l’ascension puisque je risquais l’oedème et dans mon cas s’aurait assurément été un oedème cérébral puisque le symptôme principal était les migraines. Malgré la consommation de grande quantité d’eau et d’ibuprofène (advil). Bien entendu depuis quelques jours vous avez suivi les aventures de Nat seul au camp I. De mon côté, le plus difficile a été de voir partir l’équipe en entier vers le camp I et de devoir rester en arrière pour des raisons hors de mon contrôle. J’ai dû retenir mes impulsions de vouloir garder ma bien-aimée avec moi dans mes bras et rassembler tout mon courage pour lui dire d’aller jusqu’au bout de cette aventure, je lui ai donc dit de continuer et de le faire pour nous et pour la cause. Quelques minutes plus tard Natalie et Stéphane et le reste du groupe partaient pour leur tentative de rallier le sommet de ce monstre de pierre. Il s’en suivit un 24 heures exceptionnel!

La vie au camp de base Plaza Argentina. Charly, chef de la cuisine est venu me chercher pour passer du temps avec eux, question de me réchauffer et de na pas être seul, j’ai accepté. J’ai donc discuté en espagnol avec Paola, Charly, Alfredo, Javier, des porteurs et le médecin; eh oui le médecin qui a refusé de signer mon permis d’ascension pour me permettre de continuer. Jusqu'à ce jour je ne connais toujours pas son nom. Nous avons partagé un bon repas chaud ainsi que nos opinions au sujet de nos cultures respectives. Des sourires, beaucoup de sourires avec des tapes sur les épaules en guise d’encouragement.

Les Argentins sont des gens fabuleux, en général ce sont des gens souriants et accueillants. Pour eux, la montagne est un choix de vie, il laisse leur famille derrière eux pour 3 à 4 mois. Une fois en place ils se dévouent à nous servir et s’assurent que tous les aventuriers, qui passent dans leur coin, passent du bon temps en leur présence. Je vous raconterai ce que Alfredo a fait pour sauver la vie de quelques grimpeurs dans les derniers jours. Si il ya de véritable héros sur cette montagne ce sont bien eux les guides et porteurs argentins.

Philippe
Équipe ModeXP



Salut tout le monde,

Ce matin deux jours après mon arrivée au camp de base je me lève toujours avec de l’oedème au visage. Donc, cela m’amène à penser cette nuit passer au camp I, oui cette troisième nuit d’enfer avec les nausées, les migraines, le mal de montagne en plus du froid. Tout de même le lendemain j’étais motivé à continuer grâce à l’énergie communiquée par les gens en Outaouais. Toute cette énergie qui m’a vraiment donné des ailes pour poursuivre cette folle aventure s’écroule en voyant le regard du guide au levé ce matin-là. Je venais de comprendre que je retournais au camp de base. L’oedème au visage avait empiré. Le tout risque de se transformer en oedème pulmonaire. Je passe quelques moments à pleurer dans ma tente. Une chance qu’il y a Martin et Jean-François mes amis si distants, mais les deux seules personnes à qui je peux parler pour me soulager. Donc, Mickey me présente mon guide qui me re conduira au camp de base.

Natalie
Équipe ModeXP

samedi 10 janvier 2009

Retour au camp de base

Bonjour à tous,
Voilà l’équipe Modexp à nouveau réunit au camp de base et je vous rassure tous en bonne santé. Nous aimerions profiter de cette journée de repos pour vous remercier tous de votre assiduité et de vos nombreux messages de soutien. Même si nous avons eu beaucoup de difficultés à les lire tous (connexion Internet difficile), nous en avons lu plusieurs hier et nous en avons tous été grandement touchés. Aujourd’hui est une journée de repos forcé pour nous tous et il nous est tout particulièrement difficile d’être ici, car il s’agit de la journée du sommet et il fait un soleil magnifique ce matin. Mais pourquoi n’y sommes nous pas ? Que s’est-il réellement passé ?

Si l’heure n’est pas encore aux constats, nous aimerions tout de même démystifier pour vous ce qu’est le MAM, (Mal Aigu des Montagnes) ou en anglais le AMS (Acute Montain Sickness) « Acute » pour apparition soudaine, dont nous avons tous souffert. Personne ne pouvait prédire de quelle façon et à quelle degré le MAM allait nous affecter ici sur l’Aconcagua. Aucun entraînement, aucune préparation ne peut en prédire ces effets. S’il est possible d’en réduire les effets en suivant quelques règles de base, il est impossible de savoir comment le corps va réagir d’une fois à l’autre.

En effet, à une altitude donnée, la même personne peut se sentir bien une fois et la fois suivante en être atteinte de façon sévère.Votre âge et votre sexe affectent vos chances d’en subir les effets. Par exemple, les femmes semblent en subir moins les effets que les hommes. À une altitude modérée, les jeunes (35 et moins) semblent également être plus enclins à en subir les effets. Le risque d’en être atteint semble diminuer proportionnellement avec l’âge des sujets.

Les différentes études sur le sujet ne semblent pas encore pouvoir expliquer cet état de chose.Il est certainement essentiel d’être en bonne forme physique pour réaliser l’ascension de l’Aconcagua, mais cette bonne forme physique ne contribue en rien à diminuer le risque d’être atteint du MAM. À l’inverse, une très grande forme physique pourrait être un facteur favorisant l’apparition du MAM, principalement liée au rythme d’ascension.

Il y a différents degrés de MAM ; faible, modéré et sévère. La ligne les séparant n’est pas fixe et pas toujours évidente, mais se détermine par un système de pointage de 1 à 7 pour en déterminer le degré.

1 à 3 pour faible
4 à 6 pour modéré
7 et + pour sévère

La façon de le traiter diffère également d’un degré à l’autre.

Pour un niveau faible (que tous les grimpeurs connaissent bien), il s'agit de boire beaucoup d’eau, de prendre «advil ou tylénol» et du repos.

Pour un niveau modéré,il faut boire beaucoup d’eau, prendre «advil ou tylénol" et cesser immédiatement l’ascension jusqu’à ce que les symptômes disparaissent.

Pour un niveau sévère, la descente doit être immédiate.

Quels en sont les principaux symptômes ; maux de tête, résistants même aux advils et tylénols, insomnie, nausées et perte d’appétit, étourdissements, vomissements, difficultés respiratoires au repos, fatigue anormale, faible production d’urine, etc. Chacun de ces symptômes ayant une valeur variant de 1 à 3 points.

Par exemple, pour ma part, mes symptômes ont été les suivants ; maux de tête résistants aux advils et tylénols (2 points), étourdissements (1 point), nausées et perte d’appétit (1 point) et fatigue anormale (3 points) pour un total de 6 points. Ce pointage signifiait la fin d’un rêve pour moi ce matin là…

En ce qui nous concernent, nous avons tous été atteints du MAM, à des niveaux entre 5 et 6 points, ce qui signifiait dans chacun de nos cas l’arrêt de l’ascension et par conséquence la redescente au camp de base pour deux d’entre nous.

À la lecture de vos nombreux messages, nous tenons tous à souligner qu’il n’y a pas été question de choix pour aucun d’entre nous, puisque la décision fut prise par les autorités en place c’est-à-dire le médecin traitant et le guide en chef. Bien sûr, nous avons tous été en accord avec les décisions prises aux différents moments, personnes ne voulant mettre sa vie et celle des autres en danger, la montagne ayant déjà fait son lot de victimes en ce début d’année. Si aujourd’hui, nous nous sentons tous d’attaque pour en reprendre l’ascension, il nous en est toutefois impossible dû à la formule choisie, soit celle d’un trek public. Dans ce genre de trek, nous ne contrôlons pas toutes les données puisque nous suivons un horaire fixe ne nous permettant pas l’ajout de journées.

C’est avec certes un grand regret que nous attendons tous le retour du groupe, mais également avec le sentiment du travail accompli! Nous avons tous les trois fait tout en notre pouvoir pour atteindre notre objectif qui, nous vous le rappellons était de ramasser des fonds pour la Société canadienne de la sclérose en plaques.

Effectivement,si nous avons transporté avec nous tous ces équipements électroniques et avons tous mis tant d’efforts à vous tenir informer de notre avancement, c’est principalement pour cette cause. Une bonne façon pour vous de nous signifier votre appui est très certainement de visiter notre site www.aconcagua2009.com et d’en profiter pour faire une contribution en ligne aussi petite soit-elle. Notre véritable objectif étant d’atteindre 20,000$.

Nous vous rappellons également que la totalité des dons recueillis seront directement versés à la Société canadienne de la sclérose en plaques et que tous les frais liés à notre expédition ont été entièrement assumés par les membres de l’équipe.

En résumé, nous espérons que cet article aura su démystifier pour vous ce qu’est le MAM et ce que cela représente pour nous concrètement. Pour nous, l’aventure ce poursuit, car il nous faut maintenant attendre le reste du groupe et franchir les deux jours de marche qui nous séparent encore du confort d’une vraie douche chaude et d’un bon lit douillet. Nous ne vous oublierons pas pour autant, nous reviendrons avec de nouvelles aventures plus urbaines celles-là…

Au plaisir de vous revoir tous et tout particulièrement mon amour Lorraine et mes enfants Kaven, Sarah et Noémie!

Stéphane Morin
Chef d’équipe
Bonjour chers lecteurs,

Samedi matin 9h34 (heure du Québec), je suis toujours sans nouvelle de nos héros qui, selon l'entrevue de JF hier, sont au camp de base pour au moins deux jours encore.  La dernière fois que j'ai parlé à Natalie elle me précisait que les piles du téléphone faiblissaient rapidement.  J'imagine qu'ils sont à recharger les batteries du téléphone et je m'attends à un appel au courant de la journée.

Je vous informe dès que j'aurai des nouvelles...

Martin
Équipe ModeXP

vendredi 9 janvier 2009

Notre trios est de nouveau réuni... 9 janvier 2009

Bonjour à tous,

12h45, heure du Québec je vous confirme que notre trio est à nouveau réuni!!!

WOW, que d'émotions que vous nous avez faites vivre cette semaine. Profitez de ces quelques moments de bonheur au camp de base les trois ensemble!!! La route n'est pas terminé mais tout au long du chemin du retour prenez le temps d'admirer le spectacle naturel que vous présente cette région montagneuse et rapportez-nous votre bagage d'expérience vécue face à ce géant que vous avez su respecter. La montagne vous a dit non cette fois-ci, mais vos parents, amis, connaissances et même des étrangers vous disent tous un gros merci pour avoir partagé vos joies, vos peines, votre exploit et nombres de moments qui débordaient d'émotions!!!

Merci à vous trois

Martin
Équipe ModeXP

Natalie à repousser les frontières de ses limites! 9 janvier 2009

Bonjour à tous,

Natalie vient tout juste de me laisser un message! Elle a un problème avec des oedèmes au visage et le guide lui a demandé de redescendre vu sa condition physique ce matin. Avec de bonnes raisons, et j'appui la décision du guide, il croit que la situation pourrait s'aggraver et mettre la santé de Natalie en péril si elle devait passer une nuit au camp II ce soir. N'oublions pas que le dénivelé prévu aujourd'hui était de 1000 m, ce qui représente une bonne différence d'altitude et augmente les chances de Natalie de se retrouver avec le mal de l'altitude aigu. De plus, n'oublions pas que la météo des derniers jours affichait toujours des tempêtes de neige et de grands vents en fin de journée, ce qui laisse penser qu'une évacuation en cas de pépin de santé ce soir serait impossible. Hier, lorsqu'elle s'est retrouvée à 5600 m les nausées, les étourdissements et les maux de coeur se sont fait sentir d'une façon qu'elle n'avait pas expérimentée depuis le début du périple. Natalie, au courant des derniers jours, a sans aucun doute repoussé les frontières de ses propres limites. Le sommet atteint, de nature psychologique, est à une altitude beaucoup plus élevée que n'importe quel sommet sur cette bonne veille terre.

Bravo Natalie !!!

Jean-François, son frère, et moi-même sommes à organiser les services d'un porteur pour redescendre son équipement au camp de base. Natalie, aux dernières nouvelles, devait vérifier les disponiblités des porteurs ce matin!!!

Martin
Équipe ModeXP

jeudi 8 janvier 2009

Éprouvée, Émue et très courageuse! 8 janvier 2009

Natalie a trouvé sa journée très difficile aujourd'hui.  Le mal de l'altitude a continué à lui marteler la tête et le corps tout au long de l'ascension vers le haut-col (5600 m).  Le Haut Col est situé à un peu plus que le mi-chemin entre les camps I et II, l'endroit ou ils ont rebroussé chemin cet après-midi.  De là, un des guides a rassemblé toute la bouffe que les six grimpeurs transportaient dans leur sac à dos pour la transférer dans son sac à lui et terminé seul le bout de chemin pour rallier le camp II.  De cette façon, ils s'assuraient d'avoir tout ce qu'il fallait pour le camp II demain et du coup, les grimpeurs pouvaient aller se reposer et se préparer pour l'exténuante journée qui les attend demain.  La tempête des derniers jours a forcé les guides à modifier l'horaire puisque certaines journées ont été gaspillées à patienter sous la tente.  Ils sont maintenant fin prêts pour se lancer à l'assaut du camp II demain (qui en passant est, à quelques mètres près, à la même altitude que le sommet du Kilimandjaro en Afrique).

Natalie était de retour à la tente ce soir complètement exténuée et a dû se claquer une bonne sieste de deux heures pour récupérer de cette journée physiquement éprouvante.  Son manque d'énergie la décourageait beaucoup et par le fait même elle a mis deux heures pour se réchauffer et calmer les grelottements  incontrôlables.  Finalement, après avoir ingurgité quatre cup-o-soup et un bon grand bol de chili chaud, l'énergie lui revenait tranquillement.  Elle dit avoir beaucoup de pensées pour vous tous qui avez contribué à payer les porteurs et, sans aucun doute, que cette preuve d'affection a certainement aidés à la réchauffer!  Quelques appréhensions pour l'ascension de demain.  Malgré le fait que les porteurs pourront la libérer du fardeau de son équipement, il n'en reste pas moins qu'elle devra affronter le mal de l'altitude et ajouter à cela une marche pénible dans la neige puisqu'il y est tombé plus de 35 cm de neige depuis ce midi.

Les plans pour les prochains jours:  Camp II demain, repos en soirée avec repas chaud et hydratation importante.  Si la température le permet, samedi matin 5h00 am, départ pour le sommet.  Sinon, journée de repos au camp II.  Dimanche, deuxième et dernière tentative pour le sommet, départ à 5h00 am.  Advienne que pourra, Natalie retrouvera, au camp de base, Stéphane et Philippe au maximum lundi soir!!!

Pour revenir sur les événements d'hier soir, paraît-il que les Italiens perdus dans la tempête auraient été retrouvés et qu'il y aurait des survivants... À suivre.

Natalie tenait à ce que je vous exprime qu'elle est vraiment touchée par les gestes posés aujourd'hui en Outaouais.  Avec beaucoup d'émotions dans sa voix, elle disait ressentir toute l'énergie dégagée par vos pensées positives et votre support intense!!!  Sans le geste d'aujourd'hui, elle n' aurait pas pu puiser dans ses réserves profondes pour affronter la journée de demain.  

De la part de Nat:  UN GROS MERCI.

Martin
Équipe ModeXP


Entrevue de ce soir. 8 janvier 2009

Bonjour à tous,

Natalie à Tag radio vers 16h45

Le grand journal TQS à 17h15

Martin
Équipe ModeXP

Natalie est en route pour le camp II. 8 janvier 2009

Bon Matin à tous,

Natalie m'a téléphoné ce matin pour me dire que la météo était très bonne.

Elle a passé une bonne nuit malgré un léger mal de tête.

Ils ont donc quitté le camp I vers 10h00 (8h00 au Québec) pour un transport de bouffe vers le camp II. Ils seront de retour au camp I ce soir vers 16h00.

P.S. Avis aux intéressés, Nat me demande s'il y aurait quelqu'un qui serait intéressé pour lui faire une commandite de 300$ US pour le service d'un porteur pour la journée de demain. Cette journée sera la plus difficile du trek pour Natalie et j'aimerais bien que l'on puisse l'aider et l'encourager à réaliser son rêve. Pour ma part, j'embarque je peux me permettre un petit montant... À vous de jouer!

Objectif largement dépassé 600$ CA, nous sommes rendus avec un porteur pour monter au camp II et un autre pour lui redescendre son équipement!!!

Merci à tous

Martin
Équipe ModeXP

mercredi 7 janvier 2009

Sa bouge au camp I. 7 janvier 2009

Bonsoir à tous,

J'ai eu la chance de faire une longue entrevue avec Natalie ce soir.

Je dois débuter en précisant que Natalie se porte très bien ce soir.  Elle semble de plus en plus à l'aise dans le processus d'acclimatation.  Son appétit ne lui fait pas défaut, même qu'elle mange très bien.  Pour l'hydratation elle continue avec un bon quatre litres par jour.  Par contre, elle est un peu tannée du goût du Tang (oui oui cette poudre sucrée qui colore l'eau).  Les maux de tête sont présents le matin et se dissipent après un bon petit déjeuner, beaucoup de liquide et quelques Advils.  c'est quand même bon signe de savoir qu'elle sait se débarrasser des maux de tête, elle est de mieux en mieux acclimatée.  Le froid semble être un facteur d'inconfort ce soir, les -10 degrés celcius au camp I ajoutent au stress que Natalie doit supporter (vous comprendrez plus loin dans mon texte ce que j'entend par stress).  Avez-vous déjà passé une nuit complète seule dans une tente par une belle soirée d'été, eh oui ils vous en passes des choses dans la tête.  Imaginez-vous, qu'elle doit dormir seule dans sa tente perchée sur le flanc d'une montagne à 4800 m.  Ce soir, Natalie aura sûrement une pensée pour chacun d'entre vous qu'elle connaît bien; tâchez de bien penser à elle et de lui envoyer des ondes positives.  Elle en aura de besoin.  Le petit bout de femme qu'est Nat m'a confirmé ce soir qu'elle allait essayer très fort de se rendre jusqu'au bout.  Bonne chance Nat!  Il y a deux hommes très courageux qui t'attendent au camp de base mais ce soir nous, tes amis et parents au Québec, joignons tout notre courage à celui de Stéphane et Philippe pour te supporter.  

Maintenant pour le côté plus problématique de l'expédition!!!

Ce soir, notre collègue du camp I vie quelque chose de très énervant sur la montagne.  Vers 17h00 les guides ont commencé à s'activer au camp, comme s'il y avait une urgence quelque part???  Natalie attrapait quelques brides de conversation en espagnol et essayait de comprendre ce qu'il se passait.  Les guides qui l'accompagne étaient aussi énervés.  Ils étaient même très avares de commentaires.  Natalie à cru comprendre, en entendant le son d'un hélicoptère survolant les pourtours du camp, que la situation était sérieuse.  C'est alors que ses guides Mickey, Pépé et Pinky (elle semblait sérieuse pour les noms des guides) ont réuni leurs troupes pour expliquer ce qui se passait.  Les gardes parcs ont reçu, vers 17h00, un appel radio d'un guide qui était à 200 m sous le sommet sur une voie qui longe le glacier des Polonais, (notez que cette voie est beaucoup plus technique que celle empruntée par notre expédition) pour annoncer que quatre grimpeurs étaient inconscients dans la neige.  Ils ont été pris dans la tempête qui fait rage depuis quelques jours sur l'Aconcagua (ce genre de tempête est appelée white winds).  Natalie a été témoin de toute l'organisation que comporte la mise en place d'une équipe de sauvetage.  Ils ont envoyé les guides les plus chevronnés du camp de base vers le camp I.  Rendu au camp I, ils ont pris quelques minutes de repos pour organiser l'équipement de sauvetage disponible et repartir aussitôt vers le camp II.  Ai-je mentionné que le tout se déroule en soirée.  Ils finiront donc au camp II à la lampe frontale ce soir.  Oui vous avez bien compris, ils auront couvert le double de la distance que nos amis ont franchie en six heures.  Tout cela pour se reposer quelques heures et repartir pour le sommet vers deux heures du matin et espérer arriver aux grimpeurs en détresse à l'aube.  Sur les quatre corps retrouvés, trois seraient déjà décédés et un quatrième inconscient mais toujours vivant.  Le message radio proviendrait d'un guide qui les aurait trouvé dans cet état mais le contact radio aurait vite cédé la place au silence suite à une panne de batterie.

Maintenant, vous comprenez de quel stress je parlais pour Natalie en début de texte.  C'est plutôt difficile de s'imaginer ce que Nat vit cette nuit, mais comprenez qu'elle a vécu cette tempête qui à emporté trois hommes ce soir.  À 4800 m elle ne la trouvait pas drôle.  Imaginez les malheureux qui se sont faits prendre au sommet à 6963 m.  Elle doit se fier aux guides qui sont avec elle pour prendre la bonne décision de faire une tentative pour le sommet ou non.  Pour le moment, la seule réponse que Natalie recevait des guides c'est: On verra demain!  Si la température le permet, demain la journée sera consacrée à transporter de la nourriture vers le high col (un col situé à mi chemin entre les camps I et II).  Avec quelques bonnes pensées positives, qui sait, la fenêtre de température s'ouvrira peut-être pour laisser passer notre collègue et ses guides.  Quoi qu'il en soi, elle est entre bonnes mains et saura prendre la bonne décision au moment opportun!  Lâche pas Nat nous sommes tous derrière toi.

Martin 
Équipe ModeXP

Des nouvelles de Stéphane 7 janvier 2009

Bonjour à tous!

Stéphane tenait personnellement à ce que je vous informe de son état de santé. Tel qu'expliqué par Martin, fidèle reporter de l'équipe Aconcagua 2009, Stéphane est retourné au Camp de base ce matin pour des raisons de santé. Ce soir, le médecin a informé Stéphane qu'il avait un niveau élevé de "accurate mountain sickness". SOYEZ toutefois RASSURÉS, Stéphane vous informe tous qu'il se remet bien. Son appétit revient peu à peu et les nausées sont presque chose du passé!

Il profite de son retour au Camp de base pour se pencher sur les réflexions qui l'ont mené au camp 1 du plus haut sommet des Amériques.

Stéphane se rappelle toujours d'une phrase célèbre de Zig Ziggler qui, je crois, fait hommage à nos trois grimpeurs: "It's not your aptitude, but your attitude, determine your altitude"!

Personne ne sait ce que réserve la montagne...

Lorraine
pour Stéphane Morin, Chef d'équipe
Équipe Modexp

Entrevue ce soir. 7 janvier 2009

Bonjour à tous,

L'entrevue aura lieu vers 16h45 ce soir à Tag radio 96,5 !!!

Bonne écoute.

Martin
Équipe ModeXP

Le courage du montagnard ! 7 janvier 2009

Eh oui, notre chef d'équipe Stéphane Morin vient tout juste de rebrousser chemin pour le camp de base. À son arrivée au camp I hier soir, il souffrait de nausées et de graves maux de tête. Après consultation avec le médecin, ils ont conclu que Stéphane devait redescendre le plutôt possible. Facile à dire! Le problème était que la tempête ne diminuait pas en intensité, il était donc hors de question d'emprunter le chemin du retour si tard en soirée. Nul besoin de vous mentionner que Stéphane a passé une nuit d'enfer à combattre le mal d'altitude. Par contre, ce matin il a enfilé ses bottes pour ensuite prendre la direction du camp de base. Il sera facile de comprendre la situation pour quiconque qui aurait déjà passé une nuit sous la tente dans une tempête de vent ou de pluie intense. Imaginez-vous une tempête de vent de haute altitude. La tente à elle seule, avec ses bruits de nylon battu par le vent, donnerait des maux de tête. Par dessus tout le mal d'altitude qui vous inflige tous les suplices possibles et impossibles... Faites en le constat que vous pourrez mais de notre côté, les membres de l'équipe qui sont demeurés au Québec, nous croyons que Stéphane a fait preuve d'un courage immense la nuit passée. Ne serait-ce que d'avoir vécu une expérience incroyable, nous sommes derrière toi dans cet accomplissement hors du commun!!! Félicitation Stéphane.



Nous avons tous très hâte à ton retour.

Au risque de me répéter: "La montagne l'aura voulu ainsi pour cette fois-ci. Elle sera toujours là l'an prochain..."

Martin

Équipe ModeXP

Plage de communication pour ce soir. 7 janvier 2009

Bonjour à tous,

Nous avons finalement reçu les plages de communication pour le téléphone satellite. J'attends maintenant le téléphone de Stéphane et Natalie ce matin pour leur suggérer la plage suivante pour l'entrevue Tag radio. À confirmer plus tard sur le Blog...

Jan 7, 2009 6:53:46 PM à Jan 7, 2009 7:28:56 PM

P.S. En Argentine, ils ont deux heures d'avance sur nous (6:53:46 = 4:53:46 au Québec)

Martin
Équipe ModeXP

mardi 6 janvier 2009

ModeXp en mode Haute-altitude; Stéphane et Natalie au Camp I (4800m) 6 janvier 2006

Nos deux grimpeurs sont arrivés au camp I ce soir. Si vous avez eu la chance d'écouter l'entrevue à TAG, vous aurez compris que la tempête confinait l'équipe ModeXP dans leur petite tente deux places. Merci à Jean-François, de Tag radio, pour la patience dont il a su faire preuve pour les appels téléphoniques, la météo n'a pas tellement collaborée pour nos communications ce soir.

Voici donc un résumé de leurs journée malgré le peu de temps de discussion que nous avons eu ce soir (10 minutes). La journée débute sur une note un peu émotive, Natalie précise qu'elle trouve très difficile de laisser Philippe au camp de base pour continuer l'ascension sans lui.

Inutile de préciser que les maux de têtes sont toujours de la partie. Le sentier était connu puisqu'il emprunte la même route qu'il y a deux jours. Par contre, le poids des sacs est différent. Nos deux grimpeurs la trouvent difficile celle-là, très difficile. Même la météo s'est mise de la partie aujourd'hui. La journée avait bien commencé sous un beau ciel bleu mais à mi parcours le temps s'est gâté. La tempête de neige, dont Natalie nous parlait ce soir à la radio, faisait rage depuis le milieu de l'après-midi. Par contre, une agréable surprise les attendait au camp II. Leurs guides avaient monté les tentes, ils ont donc pu se réfugier à l'intérieur pour entamer un repos bien mérité. Au moment de la discussion avec eux, les guides leur apportait un breuvage chaud pour les faire patienter en attendant le repas.

Demain, la journée sera toute aussi difficile. Ils doivent transporter de la nourriture au camp II. Et tout cela avec le facteur altitude qui ne démord pas!!!

P.S. Nous avons toujours un rendez-vous radiophonique entre l'équipe ModeXP et J-F de Tag demain 17h00 (ce soir J-F les a eu en ondes vers 16h15). Par contre, nous sommes toujours dans l'inconnu pour ce qui est des plages de communications satellites, puisqu'elles ne sont toujours pas publiées (22h39 le 6 janv) sur le site de Globalstar pour la journée du 7 janvier. Espérons que je puisse communiquer l'information à nos amis demain.


Martin Poirier
Équipe ModeXP

lundi 5 janvier 2009

Bravo Philippe. 6 janvier 2009

Nous avons reçu hier, tard en soirée, la nouvelle du retrait de Philippe pour la suite de l'ascension! Rassurez-vous Philippe va très bien. Le problème est le suivant, le médecin du camp de base a diagnostiqué notre collègue comme étant atteint du mal de montagne aigu (niveau moyen). Le médecin procède de la façon suivante: Philippe doit répondre à une série de questions portants sur son état général et le pointage qui en ressort détermine le niveau auquel il se situe. Dans le cas de Philippe, son taux d'oxygène sanguin qui ne s'améliore pas, les migraines aiguës avec lesquelles il doit vivre depuis son arrivée au camp de base et la fatigue générale, sont tous des facteurs qui ont influencé cette sage décision. Par contre, Philippe profitera de précieux moments au camp de base; l'atmosphère qui y règne, le mélange de cultures, l'amertume de la défaite et la joie de la réussite pour ceux qui seront, dans les prochains jours, de retour au camp de base. Tout cela, avec des gens qui partagent la même passion: celle de la Montagne. Bravo Philippe et profite en bien! La montagne l'aura voulu ainsi pour cette fois-ci. Elle sera toujours là l'an prochain...

Martin
Équipe ModeXP

Dernier message avant l'ascension! 5 janvier 2009

Bonjour à tous,

Cette fois, ce sera vraiment mon dernier texte avant d’entreprendre la grande ascension. Comme vous avez pu le constater, il nous est extrêmement difficile de publier sur le blog dû au temps et à l’énergie (solaire) que cela demande. Donc, nous n’avons pas eu d’autres choix que d’avoir recours à une tierce partie. Notre ami Martin a donc accepté de jouer ce rôle. Nous le remercions de sa participation et de ses efforts à vous tenir informés de l’état des choses ici.

Il est évidemment très difficile pour lui de rendre l’émotion et l’état d’esprit dans lequel nous nous trouvons après une courte entrevue de 5 minutes tous les soirs. Cependant, cela vous donne à tous au moins quelques bribes de notre actualité et nous tenons à l’en remercier.

Ceci étant dit, voilà un peu de notre réalité ici au camp de base situé à 4200 m d’altitude. Je tiens tout d’abord à vous rassurer: tous les membres de l’équipe vont relativement bien. Pour ma part, j’ai eu quelques difficultés avec ma pression sanguine et mon taux d’hydratation sur lequel je travaille encore d’ailleurs. Sans compter les maux de tête que nous éprouvons tous à tour de rôle qui peuvent parfois être très violents. Demandez à Phil et Nat, ils vous parleront de leur descente du camp 1!! En plus de tous ces désagréments, il y a les douleurs musculaires liées à l’effort, Philippe en expérimente d’ailleurs les effets en cette journée de repos.

Laissez-moi maintenant vous parler un peu de notre journée d’hier, notre première ascension vers le camp 1. Nous sommes partis à 10h am à un rythme très lent, avec une charge d’environ 35 à 40 lbs chacun, à travers un petit sentier rocailleux qui monte dru ! Nous avons eu tôt fait de nous retrouver à flanc de montagne sur une pente très escarpée avec les roches qui glissent sous nos pieds. Si les guides y déambulent aisément, il en est tout autrement pour nos pauvres petits Nord Américains ! Après de longues heures sur ces pentes de roches, nous approchons enfin des «penitentes», ces curieuses formations de neige en pics dont certaines nous dépassent largement en hauteur. Ce fût un moment magique pour toute la troupe, mais de courte durée car la traverse de ces formations de glace et de neige n’est pas chose aisée. Il faut dire qu’elles se trouvent également à flanc de montagne et que l’inclinaison en ferait frissonner plus d’un, imaginez le tout doublé d’un puissant mal de tête qui vous frappe comme un marteau ! Voilà un peu de ce qu’il en coûte pour contempler la vue du Camp 1…

Nous sommes donc arrivés en haut complètement exténués et découragés ! Chacun dans son fort intérieur doutait qu’il avait les capacités de continuer plus loin. Certains ont pleuré au cours des derniers mètres d’ascension, certains se sont réfugiés dans leur moi profond pour trouver la force de continuer et d’autres ont resté impassibles. Pourtant, tous avaient le même regard inquiet lorsqu’ils levaient les yeux en direction du camp 2, situé bien au-delà du regard et de cette pente interminable qui se dressait devant nous. Puis, une fois notre charge laissée sur place dans des sacs aménagés expressément pour cela, ce fût le moment de redescendre.

Enfin, nous envisageons cette descente avec la promesse que ce mal de tête carabiné va disparaître avec les mètres d’altitude en moins. Cette descente n’a pas été si facile, surtout pour ceux qui n’ont pas de notions de ski alpin ou encore pour ceux qui, comme Philippe, souffrent de vertige. Nous nous lançons donc dans ces pentes rocailleuses à la manière de skieur alpin, se servant de nos bottes comme des skis et de nos bâtons de marche comme des bâtons de skieur. Ensuite, nous nous retrouvons à essayer de se frayer un chemin à travers ces fameuses «penitentes» qui nous obstruent la vue de leur hauteur. De là, nous pouvons observer, sur le flanc opposé, ce petit sentier de roches à flanc de montagne qui veut nous avertir de ce qui pourrait survenir: d’énormes rochers peuvent se décrocher de la parois glacée et tomber lourdement vers les pics de glace qui les attendent plus bas…

Finalement, le camp de base nous apparaît au loin! Sauvés croyons-nous, mais qu’en est-il de ces maux de tête? Disparaissent-ils comme par enchantement ? Eh non! Ils sont toujours là, bien présents et ils nous rappellent que rien n’est facile ici. Ce n’est qu’après un bon repas (pizza) et beaucoup de liquide qu’ils finiront par s’estomper, juste avant l’heure du repos bien mérité…

Bien, voilà ce à quoi ressemble une journée sur les pentes de l’Aconcagua. J’espère avoir réussi à vous le faire sentir un peu. Pour nous, aujourd’hui est un jour de repos, de lavage et de préparation pour les jours à venir… Voilà ce qui nous attend là-haut :
Jour 1, demain: ascension vers le camp 1, situé à 4885 m;
Jour 2 ascension vers le camp 2, situé à 5800 m et retour au camp 1;
Jour 3 repos au camp 1;
Jour 4 ascension finale vers le camp 2;
Jour 5 ascension vers le sommet, situé à 6962 m.

Nous n’avons aucune idée de ce qui va se produire dans les prochains jours. Tout peut arriver entre le camp 1 et le camp 2. D’après ce que nous en savons à présent, nous y perdrons assurément plusieurs joueurs et ensuite nous en perdrons davantage le jour du sommet…

Est-ce que nous y serons ? Difficile à dire à présent, car l’altitude nous réserve encore bien des surprises, mais soyez tous assurés d’une chose, chacun de nous ira au bout de ce qu’il lui est possible sans pour autant risquer sa vie. La montagne sera encore là pour de nombreuses années…

Merci à tous chers lecteurs assidus!

Vous connaîtrez la suite des événements via notre «reporter» et ami Martin et sur les ondes de Tag Radio dans l’émission du retour… Pour nous, il est temps de se préparer maintenant.

Au plaisir de vous revoir tous bientôt !
Stéphane Morin
Chef d’équipe

dimanche 4 janvier 2009

La bouffe est arrivé au camp I !!! 4 janvier 2009


La journée d'aujourd'hui à été consacrée au transport de la bouffe vers le camp I (4950 m). La corvée du transport d'équipements et de bouffe vers les camps d'altitude est bien amorcée. Cet exercice à deux buts très importants. Le premier, est de ravitailler les camps I et II en équipements et en bouffe pour leur survie lors des derniers jours avant l'assaut final qui les mènera au sommet (6962 m). Le second, est tout aussi important, le simple fait de marcher à une altitude plus élevée que celle du camp ou ils passent la nuit permet une acclimatation progressive.

Au cours des neuf heures de marche que comptait cette journée, ils ont traversé un champ de Pénitentes et ont pu admirer le glacier des Polonais qui culmine sur presque la totalité du haut de la montagne. Vous comprendrez que la majorité de la randonnée s'est passée en mode ascension ( de 10h00 ce matin à 16h25 cet après midi). La descente s'est déroulée en peu de temps (de 17hoo à 18h45). Tous étaient d'accord pour dire que c'était physiquement la journée la plus difficile de leur vie.

Stéphane précise que les maux de tête ont été présents toute la journée. Au moment de me parler ce soir (19h15 heure du Québec, 21h15 en Argentine) il vivait une légère atténuation qui le soulage un peu. Pour faire suite au compte rendu d'hier, sa pression était redevenue normale. Par contre, le médecin voulait le revoir pour des signes de déshydratation. Comme mentionné plus haut, Stéphane à trouvé sa journée très difficile. De plus, il trouvait qu'il faisait froid ce soir!

Natalie mentionne qu'elle a vécu la pire journée de sa vie aujourd'hui... les maux de tête qu'elle avait évités jusqu'à présent lui ont martelé le crâne tout au long de la randonné. Elle trouve cela très difficile de marcher avec les lourdes bottes de plastique (presque 2.5 kilos sur chaque pied). De plus, la marche s'est déroulée à flanc de montagne sur une pente de 45 degré, rien de rassurant lorsque vous devez redescendre par le même chemin avec quelques neuf heures de fatigue accumulée. Elle a quand même mentionné que la traversé des pénitentes fut un point fort de la journée. Les piques de glace verticaux de plus de deux mètres parmi lesquels ils doivent se faufiler pour rejoindre le sentier.

Malheureusement la communication a coupé avant que je puisse parler à Philippe. Par contre, j'ai cru comprendre qu'il a vécu à peu près le même genre de journée que les deux autres membres de l'équipe. Ils précisent qu'il ont mangé une très bonne pizza ce soir pour souper!!!


Martin
Équipe ModeXP

samedi 3 janvier 2009

Journée tragique sur l'Aconcagua!!! 3 janvier 2009


Un mort sur le glacier des Polonais aujourd'hui... dans le duo de grimpeurs qui se trouvait sur le glacier, un des deux coéquipiers aurait perdu pieds pendant une manoeuvre d'escalade de glace et aurait, par le fait même, déboulé jusqu'au pied du glacier en question. Inutile de vous dire que le branle bas de combats était à l'oeuvre au camp de base. Ce soir, les officiels du parc sont à préparer un plan pour évacuer le corps du regretté grimpeur. Pour le moment, je n'ai pas plus d'information sur leur nationalité. Je tenterai d'en savoir plus demain soir de la part de nos trois amis. Ce soir, nos pensées sont avec nos collègues de montagne des camps de base sur l'Aconcagua, le grimpeur qui a perdu un ami ainsi que la famille du brave homme qui c'est attaqué à un géant.

Cinq autres montagnards étaient dans leur dernière tentative pour atteindre le sommet aujourd'hui. Arrivé au camp II, quatre d'entre eux atteints sévèrement du mal de l'altitude ont du rebrousser chemin. Le cinquième à réussi à gravir les 6962 m qui sépare le sommet du niveau de la mer. Lors de son retour vers le camp II, il se serait infligé une grave entorse à une cheville. Inextrémiste, une équipe de secours s'est organisée pour redescendre cet homme au camp de base le plus rapidement possible. Il sera évacué, demain à la première heure, par hélicoptère.

Désolé pour ce début un peu raide aujourd'hui!!! Mais nos chers amis de l'équipe ModeXP avaient tous l'air boulversés par ces deux événements lors de la communication de ce soir. Malgré cette journée tragique le moral est tout de même bon. Allons-y pour le résumé de la journée:

Stéphane a très mal dormi la nuit dernière. Des maux de tête ont persistés toute la journée, même que quelques nausées sont apparues en début d'après-midi. Après consultation avec le médecin du camp de base, le bilan de santé est tout de même bon mais qu'il était souhaitable de le revoir demain pour refaire un contrôle de sa pression car elle était plutôt élevée.

Natalie est en bonne forme et nous confirme qu'elle se sent bien physiquement. Elle a tout de même eu des maux de tête ainsi que des maux de coeur au levé ce matin. Nat et Phil se sont faits des amis par l'entremise d'une partie de poker international aujourd'hui. Irlandais, Australiens, Américains et Québécois s'entendent à merveille lors d'une partie de Texas Holdem... Malheureusement la partie fut interrompue par des amis de Fergal (l'irlandais) qui venaient le chercher pour lui apprendre qu'il venait de perdre son père. Natalie se plaît beaucoup au camp de base, puisqu'il y règne un petit atmosphère social international très intéressant. Les moins bons côtés sont qu'elle se sent plutôt sale et sa peau est très sec... Eh oui il y a des douches au camp de base, mais à $20 US la douche elle préfère patienter quelques jours encore.

Philippe a bien dormi la nuit dernière et précise que c'est sa meilleure nuit depuis le départ. Il aime bien le temps plus frais des derniers jours pour dormir (les nuits entre 0 et -5 celcius). Par contre, les écarts de température semblent le déranger quelque peu; le jour il peut faire 12 à 15 dégré celcius. Il a bien aimé le visuel aujourd'hui, un peu de neige avec des pics de montagnes ensoileillés tout autour du camp de base. Il semble que ses brûlures aux mains soient complètement guéries et que tout va bien.

Demain (4 janv. 2009), premier "carry" pour le camp I (terme employé en montagne pour désigner un transport de matériel vers un camp situé à une altitude plus élevé) . Le but de cette sortie est de transporter chacun 12 kilos de bouffe (en prévision des repas de haute altitude) vers les camps en haute altitude. Du coup, ils pourront ce pratiquer à marcher avec leurs bottes de plastique. Il s'agit d'une grimpe ayant un dénivelé de 650 m qui durera entre quatre et sept heures. La descente se complètera en deux heures. Le sentier est formé de "scree" et de "champs de pénitentes".

Martin
Équipe ModeXP

Entrevue réalisée par Martin Poirier (http://web.mac.com/martinpoirier) à l'aide d'un téléphone satelitaire GLOBALSTAR (http://www.globalstar.ca)

Nous Appercevons le camp de base... À 7 heures de marche. 2 janvier 2009


Nous sommes finalement arrivés au camp de base (4200 m) vers 17h après une marche de sept heures. Tout au cours de cette magnifique mais non moins rude journée, nous avons traversé deux rivières. La première à dos de mules et la seconde à guay. Tôt en après-midi, nous effectuons nos premiers pas dans la légendaire vallée des Relinchos. Elle est devenu pour nous, aujourd'hui, tout aussi mytique que légendaire puisque c'est de ce lieu que nous appercevons l'Aconcagua, dans tout sa splendeur, pour la première fois. Le soleil était au rendez-vous pour illuminer cette montagne à laquelle nous rêvons depuis plus d'une année. Le paysage demeure toujours aussi désertique; ici et là nous croisons quelques petits oiseaux (au Québec ont les appelleraient des moineaux) et aucun signe de mammifère, cervidé ou autres. Pour ce qui est de la flore, elle est plutôt absente puisque nous marchons sur un terrain très rocailleux appellé scree.(terme employés par les gens de la montagne pour désigné un terrain de petite roche libre)

La rudesse de la journée repose surtout sur l'effort déployé en altitude ainsi que les dures coups infligés à nos pieds par un sentier impitoyable. La motivation de la journée repose sur notre arrivé au camp de base ainsi que sur la première journée de repos prévue pour demain (3 janv. 2009).

Une fois arrivé à destination, nous nous empressons de monter nos tentes (devenu routine dans les derniers jours, nous devons monter nos tentes à tout les soirs). Nous devons mentionner que c'est une des rares corvée que nos guides nous ont laissé puisqu'ils s'occupent de notre bien être du matin au soir. La bouffe est correcte sans plus. De la bouffe de montagne il n'y a rien de mal en autant que les calories y soient présentes en grand nombres. Disons que nous pouvons dépenser, au courant d'une journée type, quelques quatre à cinq milles calories. Attendez que le froid ce mettre de la partie.

Notre trios d'aventuriers va bien malgré quelques petits soubresauts côté santé. Les maux de têtes sont plutôt présent (ont s'y attendait puisqu'il s'agit du premier symptôme du mal d'altitude), boire de l'eau et encore de l'eau demeure la solution pour remédier à cette situation. Le soleil tape très fort en altitude, certain membres de l'équipe ModeXP ont dû consulter un médecin pour un bon coup de soleil aux mains, une fois arrivé au camp de base. La journée de repos sera bien mérité!!!

Une fois installé, nous pouvons constater la diversité culturelle d'un camp de base; Québec (autres que nous), Allemangne, Irlande, USA et l'Australie y sont bien représentés. De plus, l'on y rencontre des grimpeurs âgés entre 20 et 60 ans.

Lors de la publication du 31 décembre, nous avions omis de vous parler de notre souper de veille du jour de l'an. Nous avons eu droit au fameux BBQ Argentin, ribs et saucisses étaient au rendez-vous... nous avons même eu droit à une petite coupe de vin question de célébrer la nouvelle année.

P.S. Natalie souhaite un joyeux anniversaire (en retard) à Suzanne.

Martin
Équipe ModeXP.

jeudi 1 janvier 2009

Journée d'émerveillement / nuit de tempête 1er janvier 2009

Bonsoir à tous,

Comme vous pouvez constater sur le site modexp.com à la section "Spot", nous avons franchi quelques 30 km et environ 800 mètres de dénivelé depuis notre départ hier matin. Au risque de nous répéter, nous devons vous dire que les paysages sont complètement sublimes au pays de l'Aconcagua. Dans cette magnifique région, nous sommes littéralement entourés de sommets tous plus hauts les uns que les autres.

Le sentier qui nous mène au pied de la montagne que nous allons gravir longe les rives de la rivière blanche. Se sentier rocailleux est très exigeant pour les pieds et les chevilles.
Notre périple a débuté à Punta De Vacas (ci contre), il y a deux jours déjà. Nous avons vécu notre première nuit en tente à Pampa De Lenas (ci-contre au milieu) sous une tempête de vent: pas tellement évident de dormir dans ces conditions! Il faut dire que la brise souffle très fort pour le moment.

Aujourd'hui, nous avons terminé notre journée vers les 18h à Casa Piedra (ci-contre en bas) où nous passerons notre dernière nuit avant l'arrivée au camp de base demain. Il est présentement 19h36 et le vent est de plus en plus présent au camp ce soir. De plus, la fraîcheur nocturne semble s'installer plus rapidement. Tous les participants attendent patiemment dans leurs tentes que le repas soit servi.




Demain, au camp de base, nous aurons certainement plus d'aventures à raconter. Espérant mieux dormir... si la tempête pouvait cesser... à suivre!!!

Martin
Équipe ModeXP
PS Nous sommes toujours dans l'impossibilité de transmettre des photos. Les photos que vous voyez sont tirées du web.