vendredi 9 mai 2008

Du Lac Titicaca à Chucuito!

Holà!

Nous revoilà, toute l'équipe et en pleine forme! Laissez nous tout d'abord vous parler des îles flottantes de Uros. En effet, finalement nous y sommes accostés pour 45 minutes environ. Le temps que l'on nous fasse une démonstration sur la construction de ces fameuses îles flottantes. Ce fût très intéressant, du fait que les habitants participaient activement à la démonstration. Sur la petite île où nous étions vivent 35 individus répartis en 10 familles. Il est également intéressant de noter que chaque île (40 îles au total) possède son propre (Mayor) représentant de l'autorité. Les habitants des îles vivent essentiellement de la pêche et aujourd'hui du tourisme. Noter que ce dernier prend de plus en plus d'importance dans la vie quotidienne des Uros. En effet, nous avons pu le constater de nous mêmes, car tôt le matin, c'est véritablement la valse des bateaux touristiques. Ensuite direction Taquile!

Notre arrivée sur l'île se fait par le Port de Salacancha situé sur la côte Est de l'île. Malgré le fait que nous n'avions pas retenu les services d'un guide, voulant explorer l'île à notre rythme, nous nous sommes retrouvés à dîner chez l'habitant avec le reste des passagers sur l'invite du guide! Croyant que le tout était inclut dans les frais de transport (70 Soles), nous avons accepté l'offre par commodité. Le dîner comptait deux options: la première un filet de truite sur un nid de riz avec soupe, le second une omelette aux légumes également sur un nid de riz avec soupe. Devinez ce qu'a choisit Lorraine? Hummmm! À la fin du repas, nous avons également eu droit à deux danses traditonnelles suivies "Surprise!" de la cuenta (facture)! Hé oui, nous voilà plus pauvres de 34 soles. Nous avons toutefois rencontré un jeune couple d'aventuriers de Québec très intéressant avec lequel nous avons échangé sur nos aventures.

Puis ce fût le départ pour la Plage Kollata Aco, située à l'extrémité Sud de l'île, où nous allons piquer notre tente. Et quel choix judicieux que celui de choisir cette option sur deux jours qui nous a permis de faire le tour complet de l'île de Taquile. Judicieux, car sans contredit la partie la plus spectaculaire de l'île est celle située plus au Sud, ironiquement peu fréquentée par les touristes. Une fois à destination, on découvre une plage de sable fin où non loin les habitants faisaient leur lavage. Jusqu'à cet instant tout allait pour le mieux, une vue splendide s'offrait à nous et l'on pouvait même apercevoir les cîmes enneigées de la Bolivie située face à nous! Rapidement, nous montons le campement et nous nous affairons au souper. Le soleil étant déjà disparu, la température chute rapidement à cette altitude (3827m). À 8 heures à peine, nous étions déjà emmitoufflés dans nos sacs de couchage, prêts à tomber dans les bras de Morphée. Ce n'est qu'à peine quelques heures plus tard que notre calvaire a commencé... Lorraine fût prise d'une violente poussée de fièvre, alors que Stéphane luttait désespérément contre de violents maux de tête! Ce qui vous laisse imaginer l'inoubliable nuit que nous y avons passée...

Le lendemain matin fût tout aussi pénible, car même avec très peu de sommeil et une nuit plus que mouvementée, la tâche de défaire le campement et de nous mettre en route s'imposait. En effet, nous étions attendus au Port de Chilcano pour le bateau du retour prévu à 14 heures (le seul!). Une fois arrivés au port, surprise le bateau n'y était pas encore... Un moment d'attente qui nous aura permis de faire l'heureuse rencontre d'un jeune québécois exilé de son Irlande d'adoption où il avait élu domicile depuis quelques temps. Nous avons pu échanger sur plusieurs sujets intéressants (les Canadiens/Nordiques, voyages et politique). Au moment de prendre le bateau, un sprite et quelques biscuits sodas plus tard, Lorraine se sentait presque d'attaque pour un bon souper! C'était sans compter la tumultueuse traversée de trois heures vers Puno, sur laquelle une tempête faisait rage. La valse des vagues a certainement contribué à une reprise des hostilités entre Lorraine et sa "tourista"! De retour sur la terre ferme, une deuxième nuit à Puno s'imposait, ce qui nous a finalement permis de visiter Chucuito.

Chucuito, située à 3866m d'altitude et comptant quelques 1000 habitants, a son importance, car elle fût la capitale de la civilisation Lupaca. Ce petit village oublié compte quelques curiosités intéressantes, dont le temple de la fertilité Inca Uyo (sexe de l'Inca). Un petit espace rectangulaire clôturé de murs de pierres (5 soles par personne pour y accéder), où nous attend un jardin de pierres taillées en forme de phallus. Il s'agit d'un observatoire astronomique en lien avec les activités agricoles, également en relation avec des rites de fertilité des semences.

Non loin de là, nous retrouvons l'église Renaissance Santo Domingo, dont la construction a débuté en 1534. Autre site intéressant, la place Chucuito où se tient l'église Asunción, dotée d'un portail Renaissance (1601) encore original, tout comme l'église elle-même. Au bas des marches de cette église se retrouve une croix de l'inquisition où l'on imposait la croyance religieuse (tu crois ou tu meurs). De l'autre côté de la fontaine, où se tient aujourd'hui une horloge solaire, se dressait par le passé un pilori, un poteau de pierre installé au sommet de trois marches, symbole de la loi et de la justice. Plus près de l'église se retrouve une autre croix, celle de la catéchisation où l'on dispensait l'instruction religieuse des Indiens.

Ce qui résume notre visite de Chucuito! Maintenant, en route pour la suite de notre aventure dans la région d'Arequipa, tous les deux en forme!

À suivre...